25.5.06

26 avril (7) - Visites diverses

Un après-midi plutôt chargé. Après Vanguardia, nous allons rendre visite aux résidantes d'un foyer pour femmes âgées. On nous en présente quelques-unes, dont cette dame aux grosses lunettes qui se met aussitôt à pousser des «¡Viva Cuba!» d'une voix très énergique. Elle nous a bien fait rire, mais ça aurait été vraiment intéressant d'avoir le temps de parler avec elle et avec d'autres de ces femmes qui étaient dans la fleur de l'âge au moment de la Révolution. Nous reprenons le bus sous une petite pluie pour nous rendre dans un «hogar maternal», un foyer pour les femmes enceintes dont la grossesse est considérée à risque. Là aussi nous posons beaucoup de questions à la responsable. Les femmes ne sont pas obligées d'y aller, elles auront quand même un bon suivi médical si elles décident de rester chez elles. Le but de ces foyers est de faire diminuer la mortalité infantile. On nous fait visiter la maison, mais c'est assez gênant d'être là en groupe, à traverser des dortoirs où des femmes sont étendues ou assises sur leur lit, on envahit leur intimité. Je n'ai donc photographié que des affiches, dont celle-ci plutôt intéressante, puisqu'il n'y a pas si longtemps que l'homosexualité est acceptée à Cuba. «Il ne te ressemble pas en tout, mais ça ne le rend pas différent» - on parle de comprendre et accepter son enfant même s'il a d'autres préférences sexuelles.
Et celle-ci : «Si tu freines ton adolescence, tu perds beaucoup de tes rêves.»

Pour finir la journée, nous allons enfin au Mausolée du Che. Comme il y a déjà eu là un attentat à la bombe (ou une tentative), les règles de sécurité sont très strictes et il faut laisser sacs et appareils-photos dans l'autobus, n'avoir rien dans les mains pour la visite. D'abord le mausolée lui-même, où sont conservés les restes du Che et de ses compagnons tués en Bolivie, un lieu de recueillement.
Puis un musée avec plein de photos intéressantes, dont certaines où Che, déguisé pour des missions dans divers pays, est absolument méconnaissable.
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26 avril (6) - Vanguardia

Arturo Chang, directeur du journal Vanguardia, nous a reçus dans son bureau pour nous parler des terroristes (surtout Luis Posada Carriles) et des 5 héros cubains. (Voir aussi ici, à la section Cinq héros et un autre article sur Posada Carriles.)

Très sympathique, il nous a raconté qu'il était le fruit d'un mariage arrangé entre les enfants de deux familles de contrebandiers chinois, dont une de Hong Kong, en vue de consolider une alliance entre les deux bandes. Ses parents ont été envoyés à Cuba pour se marier et c'est là qu'il est né. Il nous a proposé de poursuivre le dialogue après notre voyage, notamment sur les forums du journal.

Il nous a aussi dit qu'il fallait toujours, comme un enfant, demander «¿Porqué?» (pourquoi?), ne jamais se contenter de ce qu'on nous dit, de ce que nous racontent nos médias, mais toujours s'interroger. C'est devenu pour la suite de notre voyage un leitmotiv (de toute façon, on nous encourageait à poser constamment des questions aux gens rencontrés), mais aussi un genre de «running gag» (je crois qu'il fallait y être pour comprendre...).
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26 avril (5) - Salle d'ordinateurs

De retour à l'école, on devait enfin nous montrer ce que font les élèves sur les ordis, mais on n'a pas pu à cause d'une panne d'électricité.

J'ai mangé rapidement ce midi (délicieux ananas comme dessert) pour aller à la Cadeca (Casa de cambio) tout près changer l'argent qu'on donne à l'ICAP pour notre hébergement, nourriture, transport, etc. Ça nous coûte 380 CUC, ce qui donne 481 $ CAN au taux d'aujourd'hui.

Mauvaise nouvelle : on change d'autobus... et surtout de chauffeur. Dan nous dit que ce n'est pas lui qui a décidé ça et que ce n'est pas du tout ce qu'il souhaite, mais on l'envoie ailleurs. Peut-être le reverra-t-on à la fin de notre voyage.
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26 avril (4) - Usine de fusibles

Juste à côté de l'école, il y a une usine de fusibles. Les élèves y travaillent quelques heures par semaine, parmi les ouvriers.
Ça n'a rien à voir avec leur domaine d'étude (l'informatique), mais ils s'habituent ainsi à accomplir un travail productif.


Le Che est présent sur le tableau d'affichage du syndicat et la convention collective est bien en vue.


Comme je l'ai déjà dit, il y a des chiens partout à Cuba... même dans les usines.
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26 avril (3) - Pause syndicale




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26 avril (2) - Presque la routine

Notre beau tas d'hier...
On travaille fort encore aujourd'hui.


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26 avril (1) - Mangues et bananes

Juste devant notre résidence.
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25 avril (3) - Visite à un CDR

Ce soir, nous sommes invités par un Comité de défense de la révolution (CDR). On en retrouve un dans chaque pâté de maisons, à peu près. Les gens qui dénigrent le système cubain considèrent les CDR comme des «mouchards» qui surveillent (et dénoncent le cas échéant) les agissements des habitants du quartier.
Ils sont à la base de l'organisation civile cubaine et jouent un rôle très important lorsqu'il y a des évacuations en raison d'un ouragan. Imaginez comment les choses auraient été différentes l'automne dernier à la Nouvelle-Orléans si des comités de citoyens très bien organisés avaient coordonné l'évacuation des citoyens... À Cuba, les ouragans ne font souvent que 5 ou 6 morts, pendant qu'il y en a des centaines dans le sud des États-Unis.
Tout le monde nous attend dehors (on est en retard, comme d'habitude). On nous présente le CDR, créé en 1970, qui porte le nom de «Vietnam héroïque». Un portrait de Hô Chi Minh est bien en évidence sur un mur extérieur, entre les drapeaux cubain et vietnamien. Après le discours d'accueil, puis une petite chanson par une fillette blonde, on nous invite à poser des questions. Tout ça se déroule dans la rue assez sombre. Puis on a mis la musique à fond dans les haut-parleurs.
Ce sont surtout les enfants qui dansent, mais aussi une ado pleine d'entrain. On danse notamment sur du reggaeton. J'ai encore une fois l'occasion de constater que les Cubains ont l'air d'avoir des articulations qui nous font défaut, nous avons l'air bien raides en comparaison... Dans une pièce musicale que j'ai entendue plusieurs fois au cours du voyage mais dont je n'ai jamais compris les paroles, il y a des bruits de vitre brisée et à ce moment-là, la jeune fille en jaune et d'autres font semblant de frapper avec une batte de baseball.

On a rencontré un des serveurs de notre salle à manger, c'est drôle de le voir dans un autre contexte. Sa mère est présidente du CDR en question.

Ce soir, en remplissant un seau pour la chasse d'eau, j'ai été surprise par une grenouille qui a sauté quand j'ai ouvert le robinet. Elle était grise, comme l'évier bas, très bien camouflée. Parlant de bestioles, on a vu une très grosse araignée sur un mur à l'école aujourd'hui et moi j'ai vu là-bas une coquerelle (cafard) dans un trou de la cour. Ginette a vu jusqu'à maintenant deux grosses coquerelles dans notre salle de bains, mais je n'ai pas eu cette «chance»... :-)
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25 avril (2) - Première conférence

Après le dîner, nous sommes allés dans un institut de recherche en santé. La salle des ordinateurs est glaciale, c'est notre premier local climatisé (à part notre chambre, mais on ne met pas la climatisation longtemps ni très fort) depuis notre arrivée.
Si j'ai bien compris, il s'agit d'un centre de documentation où des gens qui travaillent à divers endroits viennent faire des recherches sur Internet.
Le Dr Luis Fonticiella Padrón, un médecin qui est déjà allé en mission au Pakistan, nous a fait visiter l'édifice, orné de quelques guirlandes pour le 1er mai, avant de nous faire un exposé sur les droits de la personne et le système électoral à Cuba.
Les élus doivent rendre des comptes et peuvent être révoqués en cours de mandat. Comme il n'est pas possible de faire une campagne électorale du genre que l'on connaît chez nous, ce n'est pas nécessaire d'avoir de l'argent pour se présenter aux élections. Il suffit d'avoir la confiance de la population de son district. Fidel Castro est représentant d'un district (de Santiago, je pense), comme les autres élus. Voici un entrevue très intéressante avec Ricardo Alarcón, président de l’Assemblée nationale du pouvoir populaire de Cuba, qui parle de démocratie. Et une autre entrevue sur divers sujets concernant Cuba.

Quand on est sortis, il pleuvait et il était déjà tard (tout est toujours plus long que prévu, je pense qu'on oublie de prévoir le temps nécessaire à la traduction), alors on a annulé le reste du programme de l'après-midi.
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25 avril (1) - Travail à la chaîne

J'ai enfin bien dormi! J'ai trouvé le truc pour me détendre et couvrir les bruits ambiants : mon lecteur MP3. Ça peut sembler évident, mais je n'y avais pas pensé, n'ayant pas l'habitude d'écouter de la musique pour m'endormir.

C'est drôle, ici ils mettent un peu de sel dans le lait, je ne sais pas pourquoi, peut-être pour qu'il se conserve plus longtemps. Ça explique le goût un peu étrange. Mais cette fois, ils en ont trop mis et à peu près personne ne boit son café au lait ce matin.
Le travail est plus intéressant à l'école aujourd'hui. Nous avons maintenant de jeunes Cubains avec nous, de 15 à 18 ans, deux filles et trois garçons. Je crois que ce sont les présidents de leurs classes respectives. Je n'ai pas parlé beaucoup avec eux parce que mon espagnol est trop limité, mais le contact est quand même intéressant, on se comprend avec quelques mots et des gestes. Nous devions rassembler des débris de construction au milieu de la cour pour que les machines puissent les ramasser facilement. Le travail a commencé de façon un peu anarchique, puis Pierre nous a organisés en chaînes et nous a montré comment nous placer pour éviter les torsions et les maux de dos, puisqu'il y avait notamment des briques de ciment assez lourdes. Au lieu d'être un à côté de l'autre, dans le même sens, on s'est placés en deux lignes face à face mais décalées une par rapport à l'autre, ce qui nous permettait de passer la brique devant nous plutôt que sur le côté en tournant. Nous avons apporté des gants de travail. Les jeunes Cubains en ont aussi, mais dans le cas des filles, ils sont bien trop grands pour eux. Lorsque je prends une brique des mains de Clara, ses gants viennent parfois avec... C'est plus intéressant que le travail d'hier, on voit le tas de débris augmenter rapidement.
Les élèves qui circulent dans les couloirs et les cours s'arrêtent parfois pour nous regarder, je pense qu'ils nous trouvent drôles. Il y a de quoi, nos tenues de travail sont parfois un peu étranges, la mienne notamment, ce superbe pantalon fleuri. On nous a dit d'apporter pour le travail un pantalon long mais léger et on nous a même conseillé un pantalon de pyjama de coton. Alors j'ai ressorti ce pantalon que je ne mettais plus depuis des années. Chic, n'est-ce pas?

On a fini l'avant-midi par une discussion avec les jeunes Cubains dans la salle de conférence. Ils nous ont parlé de leur école, de leurs études, etc. Ils ont l'air un peu timides.
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24 avril (10) - Dan

L'anniversaire de Dan, notre chauffeur. Je n'étais pas là (j'essayais de dormir, comme d'habitude), mais voici une photo prise par Éric. De gauche à droite : Lisa-Marie, Dan et Eva.
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