3.6.06

1er mai (2) - Détente

Nous sommes rentrés au CIJAM pour manger l'éternelle soupe aux haricots, une omelette aux pommes de terre et du riz.
C'est bien la première fois que nous avons du temps libre «à la maison». C'est tranquille, je crois que les autres groupes sont restés en ville. J'en profite pour faire un peu de lessive. On a ouvert l'eau juste pour nous. Quand personne n'en a besoin, ils la ferment pour éviter les fuites, les tuyaux n'étant pas en très bon état.
De chaque côté de ce miroir, et d'un côté du miroir placé de l'autre côté des toilettes (côté filles), le soir on peut voir des petites grenouilles. Elles restent immobiles et la première fois, je pensais qu'il s'agissait d'une grenouille morte, mais j'ai fini par voir palpiter sa gorge. Chacune a sa position particulière, qu'elle prend soir après soir. Celle du côté filles se tient de côté, une du côté garçons se présente la gorge en avant. Peut-être chacune a-t-elle développé sa stratégie pour attraper des insectes...

Il y a parfois des inondations dans les toilettes et mes chaussures Crocs se sont révélées très utiles...





Les chaises à la cafétéria sont en poil de chèvre. Ça chatouille quand on a les cuisses à l'air... Il y a des jardins et même des serres pour faire pousser les légumes qu'on mange. Ils élèvent aussi des oies.
Soirée tranquille, les gens se couchent tôt, tout le monde est crevé après la nuit très courte d'hier.
(suite du récit)

1er mai (1) - Fête des travailleurs

Réveil de tout le campement (en musique) à 4h, petit déjeuner, départ à 5h10. Nous sommes un convoi d'autobus et la police barre les routes transversales pour nous laisser la voie libre. Il y a un assez long arrêt au bout d'une demi-heure de route, sans doute pour se regrouper en convoi plus important. Je pensais qu'on aurait des kilomètres à marcher pour se rendre à la Place de la Révolution, puis des heures à attendre, mais pas du tout.
Nous arrivons un peu avant 7h et n'avons à marcher que quelques minutes. Puisque nous sommes invités officiellement, on nous place dans une section à l'avant de la foule et c'est même facile d'aller aux toilettes, il y a un corridor dégagé à l'avant.
Il y a des gens de partout, nous avons même vu des Kurdes. Le spectacle commence dès 7h30, pour que la cérémonie finisse avant la chaleur de midi.
D'abord des danseurs, de brefs discours de gens du gouvernement et des syndicats, puis Fidel prend la parole à 8h10. La première heure de son discours (dont voici la traduction française) porte sur les terroristes anti-cubains, et surtout Luis Posada Carriles.
La suite du discours est un espèce d'état de la nation, avec beaucoup de statistiques. Je ne comprends pas tout, mon espagnol n'est pas suffisant et ça prend une capacité d'attention que je n'ai pas.
Philippe Le Roux, qui réalise l'émission Dimension cubaine à Radio Centre-Ville (diffusée le lundi à 14h30 au 102,3 FM, à Montréal), nous rejoint. Il fait sur place une entrevue avec trois filles de notre groupe qu'il avait déjà interviewées dans son émission du 17 avril dernier avant notre départ pour Cuba.
Je savais à l'avance que je ne pourrais pas rester debout tout au long de la cérémonie et j'ai été soulagée de constater qu'il y avait assez de place pour qu'on puisse s'asseoir. Mais j'étais loin d'être la seule à être trop fatiguée. Plus le discours avançait et plus il y avait de gens par terre. Bien sûr, nous étions tous des étrangers. Les Cubains ont l'air plus résistants que nous...

Heureusement, Fidel s'en est tenu à un discours pas trop long (pour lui!) : 3h20. Il a fini de parler vers 11h30. On joue ensuite L'Internationale, puis tout le monde se disperse, laissant la place couverte de petits drapeaux et de papiers.

Nous allons en bus à la Maison de l'amitié (qui appartient à l'ICAP) pour prendre un verre le temps que la circulation se dégage un peu. Nous donnons un «lift» à un policier et puisque nous sommes habitués à poser plein de questions à tout le monde (¿Porqué? ¿Porqué?), l'une des brigadistes se précipite sur ce pauvre fonctionnaire pour lui demander : «Pourquoi les gens jettent tous ces papiers par terre? Pourquoi il n'y a pas de poubelles?» Le policier a l'air un peu décontenancé mais finit par lui répondre : «Revenez dans quelques heures et vous verrez, les rues seront de nouveau propres.» (suite du récit)