23.5.06

23 avril (1) - En route pour Santa Clara

J'ai très peu dormi, la musique jusqu'à 2h du matin, l'énervement du voyage et tout ça. Je suis allée déjeuner vers 7h15. C'était en effet une bonne idée d'apporter du beurre d'arachides. Un de mes compagnons a même un gros pot de confitures, en verre! On nous a servi une tasse de lait chaud et un petit pain frais déjà beurré - ou est-ce de la tartinade de soya? On se sert à même une grande jarre de délicieux jus d'orange frais et il y a du café.

Départ pour Santa Clara vers 8h. Il fait très beau, la température est agréable. La route (l'autoroute A1) est un peu monotone mais il y a parfois des cultures intéressantes, canne à sucre, etc. Ça fend le coeur de voir tous ces auto-stoppeurs, dont certains tendent des pesos. Ça doit être extrêmement frustrant pour eux de voir passer ce bus presque vide, 16 personnes y compris Eva, notre accompagnatrice cubaine et Dan, notre chauffeur. On en a discuté avec Eva, mais elle dit qu'on ne prend pas d'auto-stoppeurs pour deux raisons : les risques de vol mais aussi le fait qu'on passerait notre temps à s'arrêter pour prendre des gens ou les laisser descendre et on mettrait la journée pour se rendre. Les véhicules de l'État sont forcés de prendre des passagers. On a fait un arrêt pipi dans une station-service.

Nous n'avons que des pesos convertibles (CUC), pas de pesos cubains. Les pesos convertibles sont utilisés par les touristes, mais les Cubains s'en servent aussi pour acheter certains produits «de luxe» qui ne sont pas disponibles en pesos ordinaires. Un CUC vaut environ 25 pesos cubains. La toilette de la station-service est notre première toilette publique. Eva nous dit qu'on peut laisser dans l'assiette 0,05 CUC par personne. Voici notre première vieille Américaine, une de ces superbes voitures des années 50 que les Cubains bichonnent et réparent avec toutes sortes de pièces. [En fait, il semble que la Ford Zephyr soit une Britannique plutôt qu'une Américaine.] Le propriétaire nous explique qu'elle a maintenant un moteur de Toyota, une transmission de Lada et un différentiel de Falcon. Le capitonnage a été refait aussi sans doute, car il est en très bon état.

Pendant une bonne partie du trajet (environ quatre heures au total), on parle de toutes sortes de choses avec Eva. Elle est venue au Québec deux fois, dont une en décembre, et elle ne pouvait pas imaginer qu'il soit possible de mettre tant de vêtements en même temps.

Notre bus est italien. (On trouve à Cuba des autobus achetés d'occasion dans divers pays, parfois avec encore à l'avant des indications de leur circuit original, j'en ai vu un de Milan.) Il est confortable mais pas luxueux, pas de toilette ni de sièges inclinables, pas de climatisation mais avec les fenêtres ouvertes, on est bien.
(suite du récit)

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