19.5.06

22 avril (2) - Caimito

Le CIJAM (Campamento International Julio Antonio Mella) est situé près du village de Caimito, à environ 45 km à l'ouest de La Havane. Le campement se compose de divers bâtiments (dortoirs, toilettes et douches, cafétéria, salle de réunions, bureaux, boutique) éparpillés autour de plusieurs cours. Il y a aussi un terrain de sport, une scène pour les spectacles, un bar extérieur, des serres et des jardins.

Juste le temps de déposer nos bagages et il fallait aller manger avant que la cafétéria ferme. Le repas était très bon, j'ai été surprise de tout aimer, moi qui suis parfois un peu difficile. Il n'y a pas d'assiettes, on nous sert directement sur un plateau de plastique à compartiments. Au menu ce soir : beaucoup de riz avec un peu de haricots noirs, une espèce de sauce à la viande et aux légumes, des patates douces et de la salade (surtout du chou). Il y a aussi un délicieux jus d'orange frais. Et des petits pains, ce qui m'a permis de faire une petit pain d'anniversaire à Luce (puisqu'il n'y a pas de gâteau) en plantant 3 chandelles dessus. J'ai continué à faire signer sa carte jusqu'à la dernière minute, notamment par le directeur du CIJAM, qui est allé chercher un portrait de Fidel comme cadeau pour Luce. Elle a été émue et très surprise, elle n'avait pas vu circuler la carte et avait même oublié que c'était son anniversaire!

Nos voisins de table sont deux Guadeloupéens, je crois qu'il y a des gens de partout dans ce campement.

La douche est froide, mais pas glaciale, ça fait du bien. On a passé la soirée autour d'une table dehors au bar, à faire plus ample connaissance entre nous et avec Eva, notre accompagnatrice. Il y a des insectes, je me suis fait piquer les jambes, mais ce sont de toutes petites piqûres, ça n'enfle pas, contrairement à ce qui se passe quand je me fais piquer par les moustiques au Québec.

C'est difficile de se coucher tôt, il y a de la musique assez forte. Mais à part ça, j'aime beaucoup l'endroit. Il y a des fleurs partout, c'est agréable de voir toute cette végétation quand on arrive de Montréal, où les feuilles commencent à peine à sortir. Les toilettes, comme prévu, n'ont pas de sièges. C'est-à-dire qu'en fait il y en a un ou deux placés au mur, mais je n'ai pas osé m'en servir, j'ai peur que ça glisse et que je me retrouve le derrière par terre ou dans la cuvette. Les portes des cabines sont très basses, ça manque d'intimité car on peut voir par dessus.

Chaque dortoir compte 8 lits, mais ce soir on n'est que 3 dans le mien. Il y a un ventilateur et des petits casiers de rangement en métal. Il fait agréablement frais dehors, mais un peu chaud dedans. Les draps sont fournis, mais ils sont tellement rudes que j'ai préféré sortir le mien.
(suite du récit)

22 avril (1) - Enfin le départ!

Notre vol part de Dorval à midi. Puisqu'il faut en principe se présenter trois heures à l'avance, nous avons convenu de nous rencontrer devant les comptoirs de Cubana à 8h45. Nous avons enfin l'occasion de faire la connaissance des deux plus jeunes du groupe, Moïse et Éric. Après l'enregistrement des bagages (30 kilos, pas de limite au nombre de valises), on s'éparpille. Je passe la sécurité tout de suite pour me retrouver dans les salles d'embarquement, plus tranquilles. Enfin, c'est ce que je pensais, mais il y a maintenant des télés installées un peu partout, c'est difficile de trouver un endroit où on n'en entend pas. Je me place de façon à pouvoir intercepter chacun de mes compagnons à leur passage afin de leur faire signer une carte pour Luce. Son anniversaire tombe aujourd'hui et j'espère qu'on réussira à la fêter ce soir. La carte continue à circuler discrètement une fois que Luce est là, parfois juste dans son dos, mais elle ne voit rien.

L'arrivée se passe bien. L'employée de l'immigration m'a seulement demandé si j'étais avec le groupe, Minerva (qui parle espagnol) était heureusement passée la première et avait répondu à plein de questions. Personne n'a eu à ouvrir des bagages aux douanes. Heureusement d'ailleurs, puisque c'est Ginette qui s'est retrouvée à sortir avec ma valise de fournitures médicales pendant que j'étais en train de changer des dollars (78,15 CUC pour 100 $ canadiens). C'est moi qui avais la lettre d'explication de Not Just Tourists, elle aurait été embêtée s'ils lui avaient fait ouvrir la valise. Eva Dorris de l'ICAP (à droite ci-dessus, avec Georges et Mélissa, deux des brigadistes), qui nous accompagnera tout au long du voyage, nous attendait avec son mari et sa fille.

Ginette nous a annoncé que contrairement à ce qui était prévu, nous ne coucherons pas à Santa Clara ce soir. Il y a plusieurs heures de route et l'ICAP préfère ne pas nous faire voyager de nuit, au cas où l'autobus tomberait en panne. Nous dormirons donc au CIJAM (là où nous passerons la deuxième semaine) et nous partirons tôt demain matin pour Santa Clara.
(suite du récit)

Orientation

Puisque j’arrive enfin au voyage proprement dit, voici d'abord une carte de Cuba pour s'orienter un peu. Nous avons séjourné à Santa Clara et à Caimito (à environ 45 kilomètres à l'ouest de La Havane). Nous sommes également allés en excursion dans les lieux suivants :
  • Cayo Las Brujas, une île au nord de Santa Clara, juste avant Cayo Santa Maria;
  • Varadero, lieu de villégiature bien connu sur une péninsule au nord-est de Matanzas;
  • Puerta de Golpe, un village à 10 kilomètres de Pinar del Rio;
  • Las Terrazas, dans la Sierra del Rosario, une réserve de la Biosphère située dans la province de Pinar del Rio. (suite du récit)

15 avril - Une valise pour Cuba

J'avais entendu parler d'un organisme qui prépare des colis de médicaments à apporter à Cuba. J'ai trouvé sur Internet toute l'information dont j'ai besoin. Il s'agit de Not Just Tourists et c'est très intéressant ce qu'ils font. Ils ont des organisations locales à Edmonton et en Ontario, la plus proche de Montréal étant dans la région d'Ottawa. C'est un médecin qui a démarré ça il y a une dizaine d'années.

Cubana a une limite de bagages de 30kg, ce sera donc facile d'apporter une des valises de NJT, qui ne dépassent jamais 10 kg. Elles contiennent des médicaments et fournitures médicales donnés par des médecins, pharmaciens, compagnies pharmaceutiques. Il faut les remettre là-bas à un médecin. J'aime beaucoup l'idée... Ça ne me dérange pas d'aller à Ottawa, j'en profite pour rendre visite à une amie là-bas.

J'ai donc contacté Not Just Tourists en indiquant que je vais à Santa Clara et j'ai pris rendez-vous pour aller chercher une valise chez l'infirmière qui s'occupe de ça à Ottawa. Je me suis rendue chez elle cet après-midi. Elle m'a fait inspecter le contenu pour que je puisse dire à l'aéroport que c'est bien moi qui ai préparé mes bagages : couches pour adultes, seringues, bandages, masques chirurgicaux, brosses à dents, vitamines, analgésiques et autres médicaments sans ordonnance. Ils envoient parfois des produits ou appareils plus spécialisés, mais ce n'est pas le cas cette fois. Ma valise pèse un peu moins de 7 kilos et j'ai l'adresse d'une polyclinique où je dois la livrer à Santa Clara.

Puisque j'écris ceci après le voyage, je précise tout de suite que la livraison a été un peu plus compliquée que prévu, les réglements de Cuba sur les dons de médicaments ayant changé récemment. En principe, les médecins et même les directeurs de clinique n'ont pas le droit d'accepter directement des dons de médicaments. On préfère que ça passe par des organismes comme l'ICAP (Institut cubain d'amitié avec les peuples) afin que les colis soient inspectés avant livraison. Et en fait, les Cubains préféreraient maintenant qu'on leur donne de l'argent pour acheter ce dont ils ont besoin, car ils reçoivent des colis de trucs périmés (ce n'est pas le cas des colis envoyés par Not Just Tourists, mais c'est sûr que ça a peut-être le temps de devenir périmé pendant l'entreposage, avec la lenteur de la bureaucratie), les entrepôts sont pleins et le transport pose souvent un problème. Je pense que l'idée de Not Just Tourists était justement de contourner la bureaucratie pour acheminer des médicaments directement à des endroits qui en manquent, mais c'est moins évident de faire ça maintenant. Par contre, NJT envoie des colis dans plein d'autres pays, alors n'hésitez pas à les contacter si vous allez dans une région défavorisée ou si vous avez des médicaments (non périmés) et des fournitures médicales à donner. Ils recueillent aussi les sacs et valises, les uniformes d'infirmière, les appareils à mesurer la glycémie, etc.
(suite du récit)

9 avril - Rencontre préparatoire

J'ai enfin eu l'occasion de rencontrer presque tous mes futurs compagnons de voyage. Il ne manquait que Moïse, qui est dans le «rush» pour finir sa session à l'université (à Québec), et Éric, lui aussi très occupé. Certaines habitent Sherbrooke ou d'autres endroits en Estrie et sont venues à Montréal spécialement pour l'occasion. La brigade compte au total dix femmes et quatre hommes, de 21 ans à environ 60 ans, dont un étudiant, des enseignantes, une journaliste, une acupunctrice, une massothérapeute, un ingénieur, un éducateur en CPE (Centre de la petite enfance), une travailleuse sociale, une informaticienne, etc. Et moi, qui suis traductrice.

C'est Luce qui nous a accueillis chez elle pour un souper où chacun apportait un plat. En plus des brigadistes, il y avait Colette Lavergne, porte-parole de la Table de concertation mais aussi directrice de Aro CoopérAction International, qui organise régulièrement des voyages à Cuba pour des groupes d'adolescents et parfois d'adultes. Elle nous a donné une liste d'objets à apporter dans nos bagages et plein de conseils pratiques. Elle a aussi répondu à toutes nos questions et inquiétudes. Je sais qu'il y a parfois des pénuries alimentaires à Cuba et je me demandais si on aurait assez à manger. Colette dit que c'est assez abondant en général, bien que ça manque un peu de variété, le riz et les fèves constituant la base des repas. On retrouve aussi de la mortadelle, souvent en morceaux dans une espèce de sauce avec des légumes. Elle nous a cependant conseillé d'apporter du beurre d'arachides ou du Nutella parce que le petit déjeuner se résume souvent à un petit pain tout nu, parfois accompagné d'un bout de fromage. Il faut aussi nous munir d'une grande tasse de plastique, avec laquelle on puisera de l'eau dans un seau en cas de panne d'eau, pour se doucher. On nous a expliqué que dans les édifices cubains et même les maisons privées, les pompes fonctionnent le matin pour remplir les réservoirs sur le toit, qui fournissent ensuite l'alimentation en eau pour la journée. Il arrive qu'il n'en reste plus le soir. Il faut donc prévenir et dès le matin, remplir les seaux qu'on trouve habituellement dans les toilettes et les douches. L'avantage des réservoirs sur le toit est que l'eau est réchauffée par le soleil - il n'y a bien sûr pas d'eau chaude dans les endroits ou on dormira, ce luxe étant réservé aux véritables touristes. On doit aussi apporter tout le papier de toilette dont on aura besoin pour notre séjour. Détail fascinant : la plomberie cubaine étant plutôt déficiente, on ne jette pas le papier dans la cuvette mais plutôt dans une poubelle. Hum, ça doit sentir bon dans les toilettes cubaines... Et aussi, les sièges de toilette sont très rares dès qu'on sort des hôtels.

Un autre invité, Philippe Leroux, a profité de la soirée pour réaliser une entrevue avec trois des brigadistes pour son émission «Présence cubaine» diffusée sur les ondes de Radio Centre-Ville le lundi à 14h30 (102,3 FM, à Montréal).

La soirée a été fort agréable, je pense que ce sera un très bon groupe.
(suite du récit)

6 avril - Je rafraîchis mon espagnol

Ça y est, j'ai mon billet d'avion - en fait, j'ai les billets de tout le monde, c'est moi qui suis allée les chercher chez Cubana. Le prix régulier serait de 701 $, mais on paie 602 $ parce qu'on est un groupe de plus de neuf personnes.

Je prépare mon voyage en essayant de rafraîchir mon espagnol. J'ai eu des cours à divers moments de ma vie mais j'ai appris l'italien par la suite et on dirait que ça a relégué mon espagnol dans un coin de mon cerveau auquel je n'ai pas accès. En fait, je comprends beaucoup, mais je n'arrive pas à faire des phrases. Je commence à penser que mon métier de traductrice me nuit, d'une certaine façon. Je suis tellement habituée à voir un texte anglais et à le traduire automatiquement en français que j'ai tendance à faire la même chose pour l'espagnol, sans retenir les mots espagnols. Un peu comme si je fonctionnais à l'instinct, sans raisonner. Alors ça ne m'aide pas à acquérir du vocabulaire espagnol pour m'en servir. Mais au moins, je me fais l'oreille à l'accent cubain en écoutant sur Internet Radio Rebelde et Radio Habana Cuba chaque fois que c'est possible (la liaison Internet coupe souvent).
(suite du récit)

25 mars - Soirée pour les 5

Ce soir, nous profitons d'une soirée organisée par le «Comité Fabio Di Celmo pour les 5» pour faire connaissance. Les participants à la brigade ne sont pas tous là, mais c'est déjà un bon début, nous sommes sept sur quatorze.

Le nom du comité a été choisi à la mémoire de Fabio Di Celmo, un jeune Montréalais d'origine italienne mort en 1997 à La Havane dans un attentat à la bombe organisé par le terroriste international Luis Posada Carriles. C'est parce qu'ils ont infiltré les réseaux terroristes de Miami pour prévenir ce type d'attentats que les 5 Cubains sont emprisonnés aux États-Unis depuis plus de 7 ans dans des conditions qu'Amnistie Internationale a plusieurs fois dénoncées.
«Il s'agit de cinq cubains qui avaient infiltré les réseaux terroristes cubains de Miami et réuni des preuves de ces activités terroristes. Ils transmirent ces preuves aux autorités cubaines, lequelles le 17 juin 1998 remettaient au FBI un dossier établi sur base des informations rassemblées par les cinq. À la place d'arrêter les terroristes, le FBI arrêtait les cinq le 12 septembre 1998. Ils étaient placés 17 mois durant en isolement complet, ce qui rendait très difficile tout contact avec leurs avocats. L'accusation faisait état de «conspiration à des fins d'espionnage» et de «conspiration à des fins de meurtre», accusations pour lequelles il suffit de prouver la seule intention et non les faits. Les cinq ont été condamnés en 2001 au total à 4 fois la prison à vie et à 75 ans de prison. Actuellement, ils sont incarcérés dans cinq Etats différents, dans les conditions des plus sévères, comme s'il s'agissait de criminels dangereux pour l'Etat.

Le procureur admettait lui-même, un an après le procès, que toute personne perçue comme sympathisante du gouvernement cubain, n'avait aucune chance, à Miami, d'avoir un procès équitable. Le 9 août 2005, la Cour d'appel d'Atlanta a cassé le jugement de Miami. Le Ministère public s'est toutefois pourvu en appel et l'affaire a été transférée devant le collège des 12 juges de la Cour d'Atlanta. La Cour doit décider si un procès équitable sur ce dossier est possible à Miami. Pendant le même temps, d'autres terroristes circulent en liberté aux USA, par exemple, Orlando Bosch. Il est responsable d'avoir détruit en vol un avion de ligne cubain. Bilan: 73 passagers et membres d'équipage tués.» (http://fr.wikipedia.org/wiki/Cuba) (suite du récit)


18 mars - Première rencontre

La Table de concertation était présente à la manifestation contre la guerre en Irak. J'ai donc eu l'occasion de rencontrer pour la première fois Ginette, la coordonnatrice de la brigade (celle qui tient le drapeau cubain sur la photo). (suite du récit)

Table de concertation de solidarité Québec-Cuba

(Extraits de http://moisemarcouxchabot.blogspot.com/)

La Table de concertation de solidarité Québec-Cuba existe depuis janvier 2002 et regroupe plusieurs organisations à travers tout le Québec. La solidarité avec le peuple cubain à travers la diffusion de l'information factuelle sur Cuba, l'aide matérielle envers Cuba ainsi que l'organisation d'échanges culturels constituent ses principales formes d'activités. Elles témoignent de l'amitié qui lie les peuples québécois et cubain. (http://quebecsolidaire.net/militer/comit-fabio-di-celmo-pour-les-5)
[...]
Cette première brigade officielle de la Table sera constituée par un groupe de 14 québécois et québécoises de tous âges et de tous horizons. Le thème portera sur l’Éducation. En effet, le Peuple Cubain est reconnu mondialement pour la qualité de son système d’éducation qui est entièrement gratuit et accessible à tous, à tout âge. Nous pensons que nous avons quelque chose à apprendre de ce système et beaucoup d'inspiration à en tirer pour notre propre système d'éducation Québécois.

En général, les matinées seront consacrées à faire du travail volontaire dans les plantations ou en construction tandis que les après-midi et les soirées seront consacrés aux visites et aux activités culturelles.

Entre autres activités sont prévues:

- la visite d'une école de la province de Santa Clara

- une rencontre avec un Comité de Défense de la Révolution (CDR)

- la participation à la fête des travailleurs du 1er Mai à la Place de la Révolution à La Havane. En cette occasion, plus d’un million de Cubains viennent célébrer leur fierté tandis que plusieurs invités de marque, dont Fidel Castro, viennent prononcer des discours de solidarité avec les travailleurs du monde entier.

- une rencontre de solidarité avec les délégations étrangères dans le Palais des Conventions

- une conférence sur l’adaptation scolaire à Cuba

- une rencontre avec les autorités de l’ICAP (Institut Cubain d’amitié avec les Peuples)

- une rencontre avec les familles des 5 héros Cubains emprisonnés injustement aux États-Unis

- la visite du projet communautaire et culturel « Patio Pelegrin »

- la visite de l’école Latino américaine de médecine internationale

- une visite au musée d’alphabétisation

(suite du récit)

16 mars - Une idée folle

J'ai eu une idée folle aujourd'hui. Ça faisait quelques semaines que j'avais reçu de l'information sur une «brigade» qui part à Cuba à la fin d'avril pour deux semaines, mais je n'avais jamais envisagé vraiment d'y aller. Une brigade, c'est un groupe qui est accueilli à Cuba par l'ICAP (Institut cubain d'amitié avec les peuples) et qui va notamment faire du travail volontaire, dans les champs ou alors des travaux de construction (peinture, etc.). Mon seul séjour dans le «Sud» était l'année dernière à Cuba dans un «tout compris» (si l'on exclut une semaine en Floride avec ma mère et mes soeurs il y a 30 ans, mais les USA, c'est pas le «vrai» Sud), et j'avais passé les deux derniers jours dans ma chambre à cause de la tourista. Alors l'idée d'aller séjourner là-bas dans des conditions moins salubres me faisait un peu peur. J'ai voyagé pas mal quand j'étais plus jeune, mais c'était en Europe et en Amérique du Nord, donc dans des cultures et des climats pas trop «différents» de ce à quoi je suis habituée. Je ne voyage à peu près plus depuis dix ans, surtout à cause de mon manque d'énergie et de ma difficulté à m'organiser, tout changement dans mon train-train quotidien devenant une montagne...


Malgré ces appréhensions, ce matin, en lisant un courriel qui rappelait que la limite pour donner une réponse était à minuit ce soir, je suis partie sur cette idée, j'ai posé des questions, j'ai fouillé un peu sur Internet. Et voilà, j'ai donné mon nom pour y aller, en ayant entretemps recruté une amie qui elle n'avait même pas eu d'information à l'avance et qui s'est décidée elle aussi dans la journée. On se trouvait un peu folles toutes les deux, mais elle a demandé conseil à son entourage et a obtenu la même réponse que moi : «Vas-y!!!»

Ce n'est pas très cher (environ 1100 $ pour deux semaines, ce qui comprend l'avion, le logement, la nourriture, les transports et la plupart des activités), mais ce n'est pas un voyage de luxe et de plage. Une aventure, plutôt, et plein de contacts avec les Cubains. Il y a en tout quatre matinées de travail. Le reste est constitué de visites d'écoles et autres endroits, de rencontres avec diverses personnes, de conférences. Ça ne devrait pas être trop dur. On ira aussi à la fameuse manif du 1er mai à La Havane. Une immersion parmi environ un million de Cubains... Moi qui me plaignais l'an dernier de n'avoir rencontré en fait de Cubains que le personnel de notre hôtel, cette fois je serai gâtée!
(suite du récit)